Depuis le sommet social, on entend dire à gauche en particulier, mais pas seulement,
que le coût du travail n’est pas un problème en France. Malheureusement, cette
affirmation est une erreur et peut devenir une faute si nous n’y remédions pas
rapidement. Notre compétitivité est tellement médiocre qu’il y a vraiment péril
en la demeure.
J’ai entendu Claude Bartelone dire plusieurs fois ces deux
derniers jours, que nous étions concurrencés par des pays en voie de développement
ou par des pays où les salariés ne sont pas pris en considération pour tous les
produits « simples »(1) et par l’Allemagne pour les produit haut de
gamme. Et que pour ces produits haut de gamme, l’important est surtout la Qualité,
moyennant quoi on peut les vendre cher. La première partie de l’affirmation est
effectivement vraie en partie, mais je suis au regret de dire qu’il faut
totalement oublier le schéma de pensée qui nous mettrait à l’abri d’une remise
en cause du coût du travail. Si fabriquer des produits d’excellente Qualité est
une condition nécessaire, elle est loin d’être suffisante.
Aujourd’hui, un salarié qui gagne 2000€ net en France, coûte
3700€ à son employeur (85% de charges). On est loin d’un sujet que l’on peut
continuer à ignorer. Il ne s’agit pas de
pratiquer une politique de modération des salaires, mais de regarder ce qui
pèse sur nos coûts salariaux. Chacun comprendra facilement que ces 85% de
charges pèsent si lourdement sur nos produits fabriqués en France qu’il devient
difficile d’être compétitif. Si bien que nos voisins Allemands nous battent
aujourd’hui sur tout ce qui contient beaucoup de main d’œuvre. Ils fabriquent
bien sûr avec bonheur des automobiles, mais aussi des machines outils (Disparu de France « DdF »), mais aussi de la confection-textile
(DdF), mais aussi des produits plus simple tel que des portes de garage pour
maisons individuelles ou des produits
très simples qui étaient dans la première partie(1) de l’affirmation
de départ. L'Allemagne fait aujourd'hui feu de tout bois. Ils se mettent à devenir nos sous-traitants pour emballer nos
produits agro-alimentaires. Il est « rentable » d’envoyer du
lait français en Allemagne par camion-citerne, de l’emballer en pack en Allemagne
et de retourner ces packs par camion vers la grande distribution en France. C’est vrai
pour nombre d’autres produits tels que des cornichons ou de la confiture. L’agriculture
allemande commence même à se frotter au marché français avec ses produits.
Nous voyons de plus en plus de produits allemands dans nos étalages alors que
nous étions plutôt habitués à voir des produits venant de nos voisins du sud…
Ce sont là tout de même des signes forts qu’il est temps d’intégrer. En fait l’Allemagne est depuis plusieurs
années redevenue compétitive dans tous les produits manufacturés. Cela est la
conséquence d’une politique volontariste menée par les gouvernements allemands et
les entreprises allemandes depuis une dizaine d'années, qui s’est concrétisée sous forme d’une stratégie appelée « der Standort Deutschland » (le
site de production « Allemagne ») http://sanssouci.blogactiv.eu/2008/07/12/le-nouveau-modele-du-standort-deutschland/
Cette stratégie consiste à mobiliser tous les
acteurs pour adopter toutes les
dispositions législatives, fiscales, industrielles, commerciales pour favoriser
la compétitivité des entreprises sur le sol allemand. Tous les efforts sont
également faits pour éviter autant que faire se peut toute délocalisation. Tous
les a priori, que l’on entend sans cesse et qui consistent à dire
que "ce produit" est trop simple pour être fabriqué en France, doivent être
bannis.
A quand une mobilisation générale en faveur de «l'Usine France»? L'Usine France pourrait être le mot d'ordre fédérateur, en faveur d'une reconquête de notre compétitivité.
A quand une mobilisation générale en faveur de «l'Usine France»? L'Usine France pourrait être le mot d'ordre fédérateur, en faveur d'une reconquête de notre compétitivité.
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