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jeudi 19 janvier 2012

A quand une stratégie de reconquête de la compétitivité de la France.


Depuis le sommet social, on entend dire  à gauche en particulier, mais pas seulement, que le coût du travail n’est pas un  problème en France. Malheureusement, cette affirmation est une erreur et peut devenir une faute si nous n’y remédions pas rapidement. Notre compétitivité est tellement médiocre qu’il y a vraiment péril en la demeure.
J’ai entendu Claude Bartelone dire plusieurs fois ces deux derniers jours, que nous étions concurrencés par des pays en voie de développement ou par des pays où les salariés ne sont pas pris en considération pour tous les produits « simples »(1)  et par l’Allemagne pour les produit haut de gamme. Et que pour ces produits haut de gamme, l’important est surtout la Qualité, moyennant quoi on peut les vendre cher. La première partie de l’affirmation est effectivement vraie en partie, mais je suis au regret de dire qu’il faut totalement oublier le schéma de pensée qui nous mettrait à l’abri d’une remise en cause du coût du travail. Si fabriquer des produits d’excellente Qualité est une condition nécessaire, elle est loin d’être suffisante.
Aujourd’hui, un salarié qui gagne 2000€ net en France, coûte 3700€ à son employeur (85% de charges). On est loin d’un sujet que l’on peut continuer à ignorer. Il ne s’agit  pas de pratiquer une politique de modération des salaires, mais de regarder ce qui pèse sur nos coûts salariaux. Chacun comprendra facilement que ces 85% de charges pèsent si lourdement sur nos produits fabriqués en France qu’il devient difficile d’être compétitif. Si bien que nos voisins Allemands nous battent aujourd’hui sur tout ce qui contient beaucoup de main d’œuvre. Ils fabriquent bien sûr avec bonheur des automobiles, mais aussi des machines outils (Disparu dFrance « DdF »), mais aussi de la confection-textile (DdF), mais aussi des produits plus simple tel que des portes de garage pour maisons  individuelles ou des produits très simples qui étaient dans la première partie(1) de l’affirmation de départ. L'Allemagne fait aujourd'hui feu de tout bois. Ils se mettent à devenir nos sous-traitants pour emballer nos produits agro-alimentaires. Il est  « rentable » d’envoyer du lait français en Allemagne par camion-citerne, de l’emballer en pack en Allemagne et de retourner ces packs par camion vers la grande distribution en France. C’est vrai pour nombre d’autres produits tels que des cornichons ou de la confiture. L’agriculture allemande commence même à se frotter au marché français avec ses produits. Nous voyons de plus en plus de produits allemands dans nos étalages alors que nous étions plutôt habitués à voir  des produits venant de nos voisins du sud… Ce sont là tout de même des signes forts qu’il est temps d’intégrer.  En fait l’Allemagne est depuis plusieurs années redevenue compétitive dans tous les produits manufacturés. Cela est la conséquence d’une politique volontariste menée par les gouvernements allemands et les entreprises allemandes depuis une dizaine d'années, qui s’est concrétisée sous forme d’une stratégie appelée  « der Standort Deutschland » (le site de production « Allemagne ») http://sanssouci.blogactiv.eu/2008/07/12/le-nouveau-modele-du-standort-deutschland/
Cette stratégie consiste à mobiliser tous les acteurs pour adopter  toutes les dispositions législatives, fiscales, industrielles, commerciales pour favoriser la compétitivité des entreprises sur le sol allemand. Tous les efforts sont également faits pour éviter autant que faire se peut toute délocalisation. Tous les a priori, que l’on entend sans cesse et qui consistent à dire que "ce produit" est trop simple pour être fabriqué en France, doivent être bannis.
A quand une mobilisation générale en faveur de «l'Usine France»? L'Usine France pourrait être le mot d'ordre fédérateur, en faveur d'une reconquête de notre compétitivité.

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